Cet été, personne n’a échappé à la déferlante Pokémon Go, qui a
transformé les villes du monde entier en terrain de chasse de petits
personnages virtuels. Ce jeu sur mobile, qui a suscité une frénésie sans précédent,
associe la géolocalisation précise de chaque joueur et une utilisation
astucieuse de la réalité augmentée. Avec Pokémon Go, une fois repérée par le
joueur, la créature virtuelle apparaît sur l’écran du smartphone, au milieu de l’image
réelle captée par l’appareil photo. Avec un effet assez réaliste. « On
bénéficie de l’amélioration des calculateurs sur les smartphones. Car le Pokémon doit s’adapter en
permanence aux mouvements de l’écran, sinon ce n’est plus cohérent.
La réalité augmentée
désigne les systèmes informatiques qui rendent possible la superposition d'un
modèle virtuel 2D ou 3D à la perception que nous avons naturellement de la réalité
et ceci en temps réel. Elle désigne les différentes méthodes qui permettent
d'incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d'images.
Tablette,
projecteur ou lunettes
Si la tablette, devenue un objet courant, présente un profil rassurant
pour n’importe quel utilisateur, elle a aussi deux inconvénients: le poids, qui
oblige à s’en servir avec un harnais, et l’encombrement. D’où l’intérêt de la
remplacer, dans certains cas, par un simple projecteur. L’image numérique
s’affiche alors sur le plan de travail réel, laissant l’opérateur libre de ses mouvements.
C’est le choix fait par le Boston Consulting Group pour son démonstrateur
d’usine 4.0, l’Innovation Center for Operations (ICO), qui sera inauguré cette
semaine sur le plateau de Saclay, au sud de Paris.
A l’ICO, la réalité augmentée guide l’ouvrier pour assembler les
différentes pièces d’une opération d’assemblage. Comment
cela fonctionne-t-il ? Au poste de fabrication de phares des scooters un
système projette sur la table de l’opérateur les instructions à suivre pour
assembler les pièces et les délais impartis. Le tout afin que le travail puisse
être réalisé par une personne dépourvue de compétences spécifiques. Plus loin,
une tablette équipée d’un logiciel de réalité augmentée permet de contrôler la pose
des pièces sur le châssis du scooter et d’alerter s’il manque un élément. Une opération complexe, qui exige normalement de mémoriser plusieurs
gestes successifs. « La réalité augmentée va avoir
un impact important dans l’industrie, car elle permet de diminuer le temps d’apprentissage
en améliorant dans le même temps la productivité et la qualité - puisque l’on évite
à l’opérateur de faire des erreurs -, tout en bénéficiant d’informations en
temps réel », explique Moundir Rachidi, du BCG
Le groupe Safran regarde, lui aussi, cette technologie avec intérêt. Un
comité travaille sur le sujet depuis un an, en s’attachant à imaginer tous les
cas d’usage possibles. « Cela peut aller du moteur, sur lequel on vient projeter
le positionnement des canalisations qu’il faut assembler, jusqu’à l’inspection
d’un assemblage, en passant par la visualisation d’une nouvelle ligne de
production dans un atelier vide », imagine Nicolas Lepape, de Safran. Le principal intérêt de la
réalité augmentée est de faire le lien entre tous les outils informatiques, notamment
ceux du bureau d’études et de l’usine. Chez Airbus, la technologie n’est d’ailleurs
utilisée que pour les avions les plus récents, entièrement conçus sur ordinateur
: A380, A350 et A400M. « C’est un pas supplémentaire dans la numérisation. La
réalité augmentée permettra de faire descendre des informations opérationnelles
sur le terrain, mais aussi de les faire remonter. C’est très nouveau », insiste
Lionel Joussem et, fondateur de Diota,
une entreprise issue du CEA.
Et
à plus long terme ?
Certains anticipent un remplacement des casques ou lunettes de réalité augmentée
au profit de lentilles connectées et actives. Mais quelle que soit la
forme que prendra la technologie, « pour un jeune qui joue aujourd’hui à
Pokémon Go et arrivera à vingt-cinq ans dans une
usine cela sera naturel », prédisent certains.
D’autres applications
Jeu.
Le premier marché de masse
de la réalité augmentée. Les joueurs seront sans doute les premiers à adopter les
lunettes de réalité augmentée.
Distribution.
Leroy Merlin teste la
réalité augmentée pour présenter les modèles de poêles qui ne sont pas
physiquement présents dans les rayons d’un de ses magasins. Elle servira aussi
à guider un acheteur lors d’une opération de montage d’un meuble ou de bricolage.
IKEA vous permet de
visualiser le meuble que vous pensez acheter, dans votre cadre de vie.
Médecine.
En chirurgie
digestive, la réalité augmentée permet de préparer l’intervention et de mieux conduire
l’opération.
Tourisme.
Les applications se sont
multipliées, par exemple à Paris, pour visualiser les stations de métro
proches, ou, dans l’est de la France, pour découvrir des sites de la guerre de 1914-1918.
Automobile.
La marque DS propose une
application permettant de voir le modèle d’exposition avec les différentes options.
(Extrait d’un article
de Frank Niedercorn des Echos)
Vous le voyez, la réalité augmentée n’a pas fini de modifier notre
manière de travailler et de vivre…Vive la technique…
Bonne maintenance
Olivier