25/01/2017

Comment gérer les RH d'une start-up en hypercroissance...




     Pour une entreprise, et encore plus pour une jeune start-up, « La croissance n’est pas une ligne droite mais un escalier, avec des phases de préparation, de structuration et de stabilisation à chaque palier. Il faut faire de la prévision plutôt que de la guérison ». Mieux vaut donc avoir anticipé les sujets Relations Humaines et se poser les bonnes questions avant de croître.  « Lorsque les difficultés apparaissent, il est souvent trop tard, les salariés sont désengagés et les situations bloquées »
     Comment donner une vision à ses salariés ? Comment définir les valeurs que l’on veut promouvoir dans son entreprise ?
     Le fondateur de ContentSquare, éditeur de logiciel d’analyse de parcours clients qui est passé de 50 à 140 salariés en un an et qui vient de lever 20 millions de dollars, est persuadé qu’il faut avoir « une vision et des valeurs clairement établies. Il est plus facile de croître lorsque la start-up a une culture forte où tout le monde partage, construit et incarne les valeurs ».
     Les symptômes sont assez parlants : forte communication, rituels, signes de reconnaissance…A elle de définir qui elle est, ce qu’elle veut être et comment on y travaille… Pour éviter les erreurs de casting, il est important de recruter selon ses valeurs et de s’en servir comme outil managérial. « Plus une entreprise grandit, plus elle doit faire face à une guerre des territoires ».

      ContentSquare affiche quatre valeurs : dépassement de soi, hyper optimisme, « play hard » et famille. Quant à la vision « C’est aux équipes de l’établir en se projetant à court et à moyen terme .La vision se construit ensemble et appartient à tout le monde. Chacun doit pouvoir s’y retrouver. Les collaborateurs doivent toujours avoir une vue claire sur la stratégie pour rester motivés, accepter le changement et se projeter personnellement ».

     Pour diffuser les valeurs, ContentSquare milite pour la transparence et la communication. « Tout le monde a accès aux informations de l’entreprise : on donne le savoir à l’ensemble des salariés ». Ainsi, donner des informations sur l’état financier de l’entreprise est une preuve de confiance et engage les salariés. « Le seul risque est d’être obligé de dévoiler ses doutes. Mais c’est en montrant sa force et ses faiblesses que l’on crée l’engagement ».Cela pousse donc les fondateurs à être francs et vrais, à se mettre au niveau des équipes et à évoquer les problèmes. C’est à notre époque une grande évolution des mentalités dans le monde de l’entreprise, dans la manière de considérer les relations entre patrons et salariés, dans le climat social du monde du travail. Les syndicats devraient y  réfléchir et adapter leur comportement.
 
     De la même manière, pour susciter l’engagement, mieux vaut laisser aux collaborateurs autonomie et choix, la possibilité d’investir d’autres terrains que leur seule fiche de poste. « Ils seront d’autant plus productifs sur leurs autres tâches s’ils font ce qui leur plaît ». Chez ContentSquare, les salariés fixent eux-mêmes leurs objectifs. «  Les résultats sont souvent beaucoup plus ambitieux. Chacun a son propre cap et donne un sens à son travail. C’est une culture de l’amélioration continue ». (Avec des points fréquents sur les évolutions de chaque équipe).

     Pour que chacun se connaisse et comprenne ce que fait l’autre, il faut créer une transversalité, multiplier les occasions d’échanger et de travailler ensemble. Aux manageurs animateurs de les aider à se développer, à apprendre et à donner le meilleur d’eux-mêmes. Et mieux vaut éviter de parachuter des managers «  à l’ancienne » sans formation préalable : le but est d’instaurer un véritable management. C’est souvent là que le bât blesse dans les start-up en croissance.

(tiré d’un article de Charlotte de Saintignon dans les Echos )
     Vous qui avez connu dans votre entreprise un  tout autre modèle de management, ça vous fait rêver, non ? Il est certain que la taille de l’entreprise et le nombre de salariés influencent ce type de management en le rendant quelques fois très limité. Mais c’est un bon exemple des évolutions  actuelles des relations sociales dans le monde du travail.

     Bonne maintenance
     Olivier