13/07/2017

Nouvelle culture managériale collaborative chez PSA...

   
     Le déménagement des équipes parisiennes de PSA dont un tiers ira dans le nouveau siège de Rueil-Malmaison et les deux tiers à Poissy est l’occasion de mettre en œuvre de manière radicale une nouvelle culture du management, explique Xavier Chéreau, DRH monde de PSA.
     Les équipes du siège parisien de PSA, avenue de la Grande-Armée, vivent les dernières semaines d’une culture du management très hiérarchisée et figée dans la configuration de ses bureaux.
     A partir du 28 août prochain une partie des équipes emménagera dans un nouveau siège social à Rueil-Malmaison où il n’y aura plus de bureau affecté, la même logique a été mise en place à Poissy où les locaux ont été reconfigurés avant l’arrivée des équipes, soit les deux-tiers des effectifs parisiens.
     Apportée par Carlos Tavares, la culture du résultat trouve là une autre manière de s’exprimer.  Cette nouvelle configuration participe à la nouvelle approche managériale de PSA qui vise à "casser les silos, casser les organisations", explique Xavier Chéreau, DRH monde de PSA.
"On peut parler d’une révolution dans notre volonté d’être beaucoup plus agile et surtout pas rigide. Nous sommes dans cette obsession du travail collaboratif et de casser les silos partout dans l’entreprise. C’est une démarche que nous souhaitons avoir dans le monde et en France en particulier de manière très très offensive", explique le DRH.

Un changement de la méthode d'évaluation des collaborateurs

     "Ce que l’on souhaite est une logique d’ensemble qui permette d’être cohérent et d’avoir une entreprise qui correspond bien à son temps et aux évolutions. Nous sommes dans un monde éminemment concurrentiel et si on n’est pas agile, si on ne s’adapte pas on aura des problèmes", ajoute le directeur. Dans une entreprise, passée pas loin de la faillite, c’est une analyse qui porte.
D'ailleur depuis cette crise, PSA a par exemple redéfini les règles de promotion au sein de l’entreprise, explique Xavier Chéreau : "Nous avons changé notre façon d’évaluer l’ensemble des collaborateurs. Nous sommes aujourd’hui sur de la méritocratie et l’objectivation des résultats."           Les  "revues des talents" commencent désormais par "l’examen des résultats obtenus de façon caractérisée  et ce n’est qu’après que l’on regarde les questions ayant traits au comportemental, au potentiel", explique Xavier Chéreau. En clair, plaire à son chef n’est plus le critère principal d’avancement. Un responsable pays, par exemple, sera d'abord évalué sur sa part de marché et sa rentabilité, explique le DRH. "Ceux qui vont pouvoir bénéficier des postes à plus forte responsabilité seront ceux qui auront marqué la différence dans leur poste précédent et qui auront eu une période suffisante. Avoir décrété, par exemple, un enjeu de transformation et avoir eu aussi le temps de mettre en oeuvre cette transformation."
     "Nous avons inscrit la méritocratie comme règle d’or et ça  c’est une révolution dans la gestion des talents dans l’entreprise. C’est le résultat qui compte et c’est cela que l’on regarde", assure Xavier Chéreau.

Une généralisation du travail hors de l'entreprise

     L’entreprise favorise donc le travail à l’extérieur avec deux dispositifs : le télétravail (2jours/semaine, le salarié travaille de chez lui) ou le travail à distance (TAD) mis en place depuis janvier de cette année (25 jours par an dans le cadre d’un planning le salarié travaille dans le lieu de son choix). A ce jour, 3 500 personnes pratiquent le télétravail et 17 000 personnes se sont manifestées pour le travail à distance. "Avec le télétravail à distance l’objectif est de faciliter le quotidien des collaborateurs, ce qui permet d’avoir une plus grande efficacité dans le fonctionnement mais aussi un meilleur équilibre vie privé/vie professionnelle", explique Xavier Chéreau.

     Cette nouvelle culture du résultat serait bien acceptée du management, assure Xavier Chéreau : "Aujourd’hui 90% des hiérarchiques qui sont dans ce système de télétravail récurrent sont satisfaits de cette méthode."
     Les enquêtes qui mesurent la motivation dans l’entreprise vont également dans ce sens. Ainsi, PSA adresse à ses collaborateurs 1 200 questionnaires par mois et établit un indice de motivation. "A fin juin 2017 nous sommes à 64,7. Nous ne sommes pas encore au bon niveau et notre ambition est d’aller vers 66/67 au premier semestre 2018", explique Xavier Chéreau qui souligne que le niveau benchmark est 70. Concernant les thèmes de préoccupation des salariés, il y avait en 2016 "la surcharge de travail" parmi les 5 principaux items, remplacé en 2017 par "l’organisation du travail ". "Cela nous permet de partager les résultats  et de trouver les solutions avec les partenaires sociaux et les hiérarchiques avec leurs équipes", précise le DRH.
     Dans le détail, cet indice de motivation est variable selon les populations. En juin dernier, pour les cadres il est de 67,8 (en hausse de 0,9 point sur mai), 70,7 pour les techniciens agents de maitrise  (en hausse de 1,4 point sur mai). Le contexte de tension sur la production se ressent dans l’indice de motivation des ouvriers qui est à la fois nettement plus bas avec 61,1 et en recul à  -1,3 point (entre mai et juin). Cela reflète les difficultés liées à l’augmentation des cadences sur plusieurs véhicules pour suivre la demande et des ruptures d’approvisionnement de certains équipements qui ont conduit à des annulations de séances de travail en même temps que des programmations de séances le week-end. "Nous nous sommes focalisés sur la production et sur des réponses techniques que nous n’avons pas assez communiquées", a admis le DRH.

Florence Lagarde (autoactu)