Les entreprises industrielles peinent à recruter
Malgré une
croissance relativement modérée, l’économie française continue à créer bien
plus d’emplois qu’elle n’en détruit. L’Insee en a recensé près de 95.000 de plus
au premier trimestre (privé et public), et en attend 62.000 de plus au deuxième
(privé uniquement, chiffre encore provisoire). Résultat, le taux de chômage baisse
– il est passé de 10,5 à 8,5 % en quatre ans – mais il baisse lentement et la
France reste scotchée dans le peloton des mauvais élèves de la zone euro.
Des candidatures
peu nombreuses et décalées
« C’est
dramatique dans un pays qui compte 5 millions de chômeurs d’avoir des
difficultés de recrutement», déplore Michel Athimon de l’Alliance industrie du
futur, qui regroupe des organisations professionnelles de l’industrie et du numérique.
« Les entreprises cherchent à recruter mais elles ne trouvent pas les
compétences dont elles ont besoin. Cette situation est principalement due à la
mauvaise image que les gens ont de l’industrie, ils pensent pollution,
pénibilité », explique-t-il. Selon lui, au niveau national, 200.000 postes sont
à pourvoir chaque année en France dans le secteur.
« Casser les idées
reçues »
Pierric Chalvin, délégué général d’Unitex,
organisation professionnelle de textile en Auvergne-Rhône-Alpes, fait le même
constat : « L’industrie en général
n’attire pas, le textile encore moins, parce que le travail a lieu parfois de
nuit et qu’il y a un certain environnement sonore, mais ce n’est pas sale et ce
n’est pas dévalorisant. » Chaque année, 3.000 postes restent disponibles
dans le textile au niveau national, selon Pierric Chalvin. Et ces postes
vacants impactent fortement les entreprises : « Il faut bien avoir conscience qu’aujourd’hui, les entreprises sont obligées
de refuser des carnets de commandes car il n’y a personne derrière pour faire
tourner les machines, c’est dramatique. » Il ajoute : « Les besoins sont tels que les entreprises sont prêtes à embaucher
sans formation. » Pour Damien Vieillard Baron, chargé de la protection
sociale chez Gerep, « il y a un vrai
déficit de recrutement. C’est compliqué de trouver des profils qui
correspondent à la culture de l’entreprise, de satisfaire leurs prétentions
salariales, de gérer notre attractivité et de retenir les talents »,
détaille-t-il. Florian Reinaud, cofondateur de Concilio, une start-up
d’e-santé, abonde dans le même sens : «
Les jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail n’ont pas les mêmes
attentes. Aujourd’hui, dans leur équilibre de vie, il est important d’aimer son
métier mais il n’est pas question de sacrifier sa vie personnelle. Le
recrutement et la rétention des salariés nous posent un problème. »
Jean-Luc Saoulé, président de Mec’Ene, société de conseil auprès des
entreprises françaises, se félicite de ne pas être touché. « Le mécénat est à la mode parce qu’il porte
des valeurs, une éthique, analyse-t-il, les jeunes trouvent gratifiant dans
leur métier d’aller soutenir une cause. Aujourd’hui, les jeunes sont désireux
d’apporter du sens à leur métier. ». Pour lui, les difficultés à résoudre
sont plutôt du côté de la formation.
Quelles images
donnent les entreprises de leurs
activités ?
Il faut le
reconnaître, bien souvent, nous ne savons pas en quoi consiste tel ou tel
métier dans telle ou telle entreprise. Le descriptif de postes à pourvoir chez
Pole Emploi, ne donne pas toutes les informations pour se faire une idée de l’activité
proposée. Les préjugés sur certains postes sont bien ancrés : travail à la
chaine, en milieu industriel, sous tous les temps (BTP), … Mais des évolutions
de conditions de travail, d’automatisations ou d’aides opérateurs, de
technologies nouvelles, d’environnement prenant en compte la santé des
opérateurs… continuent de progresser et d’améliorer l’image de marque de
certains métiers.
Pourquoi les
entreprises (et le gouvernement) ne feraient-elles pas de la publicité à la TV
ou dans les médias ou sur une plateforme, pour des postes à pourvoir en décrivant le
travail attendu, par une courte vidéo attrayante, accompagnée de l’interview d’un
opérateur ou d’une opératrice heureux dans son travail. ? . Le poids de l’image…
Sur internet on trouve de telles vidéos qui informent et qui donnent envie d’en
savoir plus.
De nouveaux
métiers en informatique et numérique apparaissent ou vont devoir être créés et
définis. Quelles connaissances en avons-nous, les jeunes sont-ils orientés dans
leur réflexion pour un futur métier vers ces besoins ?
Pour trouver des
personnes pour tous ces postes vacants, la formation est une chose, l’information
en est une autre.
Bonne rentrée et bonne maintenance
(Article en partie tiré
des Echos)
Olivier
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