En cette période de crise , votre entreprise doit sans doute vous demander d’en faire encore plus. Il y a déjà des restrictions budgétaires qui ont diminué ou limité vos déplacements ( « au juste nécessaire »), des réductions d’effectif , des départs en retraite non remplacés qui ont accru votre charge de travail , des délais d’exécution de tâches qui ont été raccourcis… Bref vous croulez sous les contraintes et votre temps de présence sur votre lieu de travail (ou tout au moins hors de votre maison) s’allonge de jour en jour. Comment réussir à fixer des limites ?
N’avons-nous pas entendu dans nos bureaux et dans nos ateliers ces paroles : »Etant cadre , et au forfait , on ne compte pas ses heures » ou » tu parts déjà !! » ou « peut-on se voir 5 minutes » ( alors qu’il est déjà 18h et que cela va se prolonger une bonne heure au minimum) .
On peut alors se poser la question si tout ce temps passé n’est pas aussi un problème d’organisation pour savoir « digérer » une charge de travail devenue plus lourde , ou celui d’une mauvaise gestion des priorités, … Peut-être aussi faut-il reconnaître qu’on met beaucoup plus de temps qu’il n’en faut pour faire les choses : je me souviens du temps passé pour faire mes comptes rendus de réunions qui, pour certains, étaient presque aussi longs à rédiger ,à photocopier ( quelle époque…) et à envoyer, que les réunions elles-mêmes… !!! ( surtout ,Messieurs, nommez un secrétaire de séance qui enregistre la réunion en live et présente le compte-rendu en fin de celle-ci , prêt à être diffusé : voilà un bon gain de temps pour le pilote de réunion). Et n’oublions pas la loi de Parkinson : « le travail se dilate dans l’espace qui lui est imparti » on occupe toujours l’intégralité de l’espace que l’on se donne.
Il est vrai que les heures de travail extérieures aux heures habituelles « d’ouverture » sont souvent les plus propices à un travail continu et plus efficace (car on est moins dérangé par le téléphone ou les entretiens, les bureaux se vident ). On a alors tendance à garder certaines activités pour ces heures-là et donc à prendre cette habitude de retarder d’autant, le moment de retour à la maison .Je me souviens que mes bonnes résolutions de rentrer le plus tôt possible n’avaient tenu que quelques jours devant les contraintes d’emploi du temps,( comme celles de ne pas rapporter de travail à la maison…!!!) et que j’abattais un boulot monstre dans cette période de la journée, fatigué mais satisfait, sur le chemin du retour, de l’avancement de mes affaires…(avant de retrouver la famille avec la culpabilité de rentrer si tard)
Pour la plupart d’entre nous, nous avons la chance d’être le gestionnaire de notre temps. C’est un principe que j’ai toujours apprécié : être libre de s’organiser dans sa fonction. (on est plus impliqué et plus responsable) .Mais de nombreux aléas sont quotidiennement à gérer : pannes d’installations dans l’atelier, réunions qui se prolongent exagérément, problèmes de transport ou de circulation… et vont perturber encore l’heure de rentrée.
On se dit que ce n’est qu’un coup de collier à donner , mais si le pic d’activités dure et devient le régime quotidien, ce n’est plus un coup de collier .Les journées de travail ne suffisent plus pour tout gérer et on est obligé d’empiéter sur son temps libre .
Alors c’est le moment de ne pas oublier le TREPIED DE L’EQUILIBRE PERSONNEL entre :
– Sa vie personnelle ( son « moi »)
– Sa vie de famille
– Sa vie professionnelle
Quand l’une des trois ne va pas , c’est l’ensemble qui en est perturbé : des soucis de santé peuvent influencer la vie de famille et la vie professionnelle ; des soucis dans le boulot peuvent perturber la vie familiale ; ne pas se sentir « bien dans sa peau », ne pas pouvoir pratiquer le sport que l’on aime, peuvent avoir une répercussion sur sa vie de famille et ses compétences au travail ; des soucis avec un enfant peuvent entrainer des conséquences sur l’activité professionnelle …Fragile équilibre ….
C’est à cet équilibre qu’il faut penser tous les jours.
Donc si ce soir vous vous dites « je vais terminer ce boulot avant de rentrer, même si il est un peu tard.. », pensez à vous-mêmes et à ceux et celles qui vous attendent.
Olivier
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